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La reconnaissance de l'autre à travers le don

Autor: Sarcinelli, Franco (Società Filosofica Italiana)

e-mail address  franco.sarcinelli@virgilio.it

 Thematic Axis:  Mutual Recognition: The Symbolic Dimension of Social Recognition.

 

La réflexion sur le don occupe une position stratégique dans la troisième étude de “Parcours de la reconnaissance”, le dernier oeuvrage publié par Ricoeur en 2004. La question du don ressort dans le scénario qui voit l'opposition entre une logique de l'équivalence basée sur la justice distributive et une logique de la surabondance qui caractérise l'agape. Elle se présente selon deux modalités : d'un côté, il y a la pratique du don qui domine dans nos sociétés fondées sur une économie de marché où tout a un prix;  de l'autre côté, celle du don en tant que geste de pure générosité "sans prix", comme Marcel Henaff argumente dans Le Prix de la vérité (2002). Ricoeur fait référence à l'Essai sur le don (1923) de Marcel Mauss, qui étudie la conception de l'hau dans la culture des Maori, une  force possédée par l'objet qui se transmet avec le don de sujet à sujet, Mauss  concentre son attention sur la relation entre celui qui donne et celui qui reçoit. Pour Ricoeur, la perspective de la gratuité du donneur produit un sentiment de gratitude du donataire qui l'induit à une générosité égale à celle qui a suscité le don initial. Cela se souligne dans la pratique du cadeau cérémoniel et se réalise dans l'événement de la fête : le don a alors un caractère éminemment de fête. Le contre-don n’est donc pas une restitution, mais une sorte de "second premier cadeau". Une asymétrie originaire se maintient entre le moi et l'autre dans cette relation, que Jacques Derrida dénonce comme méconnaissance et, en Donner les temps (1991), théorise la mise de côté des personnages du donneur et du donataire et, en conclusion, l'impossibilité du don. En revanche, Ricoeur, tout en admettant ce risque, il le dépasse en théorisant la possibilité d'une relation entre les sujets qui participent au don dans une perspective qu’il définit une “juste distance".  Les différentes positions du concept du don s’adaptent au cadre d'une question de  grande importance étudiée par la philosophie du 20éme siècle concernant le rapport entre le sujet et l'autre, déjà traitée par Ricoeur en “Soi-même comme un autre” sur lequel se déroula une discussion vive et directe, en Décembre 2002, entre Ricoeur et Derrida,  à la conclusion de leurs différents parcours philosophiques. Il en vient que Ricoeur fait du don, généreux et sans prix, un geste éminemment éthique dans la perspective d'une reconnaissance mutuelle qui tient ouverte et garantit la relation entre deux subjectivités, dans la distinction de leurs propres rôles et individualités.

 

 

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