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Du texte à l’action ou autres

Autora: Dumont, Aurore (EHESS)

Statut et affiliation institutionnelle : doctorante en philosophie et sciences sociales à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Paris.

 Adresses électroniques : annberanger2@yahoo.fr ou aurore.dumont@ehess.fr

 Dans L’idéologie et l’utopie, Paul Ricœur a cette phrase extraordinaire qui fournit peut-être une des clefs du problème majeur que ses lecteurs se posent des conditions effectives du passage du texte à l’action. « Toutes les figures de la non-congruence doivent être partie prenante de notre appartenance à la société. Il me semble que c’est à tel point vrai que l’imagination sociale est constitutive de la réalité sociale. »[1] En ce sens, tel que je propose de le comprendre, il n’y aurait pas de passage horizontal ou vertical du texte – lato sensu - à l’action puisqu’il y a toujours du texte dans l’action et de l’action dans le texte, mais un mouvement de circularité permanente travaillée par diverses marques – dont la métaphore sera une illustration – de non-congruence. L’action étant tissée dans le langage comme le langage producteur d’action ce que du reste la philosophie du langage ordinaire de John Langsaw Austin ou Harold Searle a parfaitement montré. Soit un cercle, à la fois vertueux et vicieux, de la non-congruence comme il y a un cercle herméneutique. A la fois vertueux et vicieux parce qu’il implique une herméneutique du double sens. La seule véritable question étant alors celle de l’imagination productive et productrice et in fine de sa capacité à rejoindre la réalité sur le mode, cette fois-ci, de la vérité ontologique dont s’avère capable une prédication impertinente. Marx, tout comme Freud et Nietzsche, en tant que penseurs du soupçon, interprètes de la conscience fausse, peuvent trouver leur place dans la circonscription de ces figures de non-congruence qui montrent chacun à leur manière l’un des aspects par lequel l’homme tient à la société, pense en elle, agit en elle, pense contre elle et agit contre elle. C’est là, bien plus que sur l’Etat, l’économie ou l’histoire que Karl Marx (1818-1883) est présent dans l’œuvre de Ricœur. Là, peut-être, aussi que se situe sa portée dans l’œuvre du philosophe. En ce sens, Marx serait un jalon nécessaire sur la voie d’une philosophie de la réflexion concrète. Nécessaire en tant que libérant le Cogito de sa simple connaissance immédiate, l’ouvrant de fait au monde extérieur par une mise en cause des idées particulières qui sont les siennes, il permettrait, comme le défendra Ricœur, d’en étendre la portée. Mais Ricœur, cela mérite d’être souligné, ne détermine nullement cette portée possible donnée ainsi à la conscience et au sujet pensant.     

 

 



[1] Paul Ricœur, L’idéologie et l’utopie, Paris, Seuil, 1997, Points Essais, 2005, p. 19.

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